We Run Paris 2015 (Nike Woman) – Compte-rendu

Comme je vous le disais dans cet article, moi, la non-sportive, la dispensée chronique et la flemmarde notoire, j’ai participé à une course officielle et couru 10 km. Plus d’un mois après la course, voici (enfin) mon compte-rendu…

Course We Run Paris 2015 NikeCrédit photo : Nike

10 km en 1:00:18
19 secondes de “trop”, et pourtant..

Chrono à la nike running plus

Si on m’avait dit un jour que je m’inscrirai volontairement à une course je n’y aurai jamais cru. Si on m’avait dit un jour que j’allais courir 10km, je n’y aurai jamais cru. Si on m’avait dit un jour que je finirai une course chronométrée, je n’y aurai jamais cru.

Et pourtant. Je l’ai fait.

Dans un temps pas trop dégueulasse même si à 20 secondes près ça l’aurai quand même bien mieux fait. Imagine,  j’ai couru 10km en moins d’une heure ! Cinquante neuf minutes et cinquante neuf secondes.. et ouaaaaiiis. Bon ben non. A 19 secondes près je ne peux pas le dire. Va falloir envoyer du pâté la prochaine fois. Ou mieux gérer les ravitaillements. Et ne pas s’arrêter faire un bisou au chéri (ouais, ça te nique au moins 19 secondes ça !!).

Mais à quoi on pense quand on court pendant 1h pour la première fois avec 11 999 autres nanas. (Ou plus. Ou moins. J’avoue que le nombre diverge d’une source à l’autre !!)
Et bien je vais te raconter tout ça.

Dimanche 7 juin

7h15. Mon réveil sonne. Je saute du lit. J’ai mal dormi, un peu comme si je passais un examen aujourd’hui. La peur de pas se réveiller. La peur de cette première fois. Et si je loupe le départ de la course, comment ça se passe ?

7h20. Je mets ma crème Nok et je tente d’enfiler mes chaussettes de maintien. Histoire de ne pas perdre un pied ou un mollet dans la bataille vu la chaleur qu’ils annoncent.

7h30. Je suis en nuisette et chaussettes de maintien. La grande classe. Je décide de prendre un petit déjeuner. Je sais pas vraiment ce qu’on doit manger avant de courir 10km alors j’opte pour un porridge léger avec une demi banane et une petite tasse de thé. Histoire de m’hydrater et d’avoir du sucre. Mais de pas trop avoir l’estomac plein ni l’envie d’aller aux toilettes.

7h55. Je suis habillée et sur-excitée comme une puce. C’est partie pour rejoindre les 11999 autres folles qui se sont levées aux aurores.

Il caille grave. J’ai bien fait de prendre ma polaire et mon teneur de sac officiel qui m’accompagne.

8h15. On arrive sur le lieu du départ. Ça grouille de T-Shirt saumon. Je commence à un peu stresser parce que je comprends pas franchement où je dois aller. Je cherche les toilettes histoire de m’alléger un peu pour la course.

8h35. (Oui j’ai galère à comprendre où étaient les pipi-room)(et autant de nanas ça fait pas mal d’attente pour faire pipi). On se dirige vers les sas de départ. Ça bouge lentement mais on fini par atteindre le sas -de1h. Il y a un espace de 25m entre les 55mn et les 1h. C’est bizarrement organisé. J’attends.

8h45. J’ai envie de faire pipi. Va comprendre. Le thé est fourbe. Je me retiens.

8h48. Il faut que je fasse pipi sinon je vais pas réussir à courir. Vessie de merde.
J’entreprends un périple : remonter toute la file des nanas qui s’avancent vers le sas,  laissant mon homme, mes écouteurs et mon portable au milieu du sas. Une marée humaine. Pardon excusez moi, pardon, pardon. Je tente difficilement de sortir.

8h51. Arrivée aux toilettes. VICTOIRE. OK donc j’ai une capacité à créer de la matière à une vitesse folle. La course commence dans 9mn.

8h53. Je pénètre dans la foule dense de nanas n’ayant pas encore pris place dans le sas. J’avance péniblement à grands renforts d’excuses. Il y a visiblement plus stressée que moi, et j’essuie un “On va toute au même endroit en fait donc bon”.. OK donc visiblement il y a des gens plus tendues que d’autres.. “Mon mec tient aussi tes affaires dans le sas ?”, sourire amical…

8h58. J’ai récupéré mon chéri et mon portable. Je m’équipe. La pression est à son comble.

9h. Coup d’envoi. Le sas se vide petit à petit déversant son flot de saumon dans la rive gauche. Il n’y a pas de steps, on part toutes en même temps.

We run Paris 2015 NikeCrédit photo : Nike

9h05. J’ai l’impression de passer mon temps à doubler. Me serait-je tromper de sas ? Est ce que je cours trop vite ? Je zigzag entre les filles pour gagner le plus de temps possible. Il s’agit de réussir à gagner du temps précieux pour la suite.

9h12. Je double toujours. Je me demande de plus en plus si c’est normal ou si je ne vais pas me rendre compte que je suis partie comme une bombe. Impossible de juger de ma vitesse.

9h14. Je double une nana qui souffle comme un bœuf et qui a visiblement un point de côté. L’esprit tellement occupé par elle, je ne capte pas un défaut sur la route et… je manque de m’éclater les dents sur le terre plein central et ma cheville se tord. OK. J’ai pas fait 2km. Je ne me suis pas inscrite à une course officielle pour courir 1.5km. Ma cheville tire. Je dois finir cette course, il y a une jolie médaille. J’attaque la plus longue côte. Ma cheville m’insulte. Elle est encore froide je devrais m’arrêter et l’étirer un peu. Ou pas. Je continue. J’ai un objectif à atteindre. Je dois finir cette course.

9h12. 2km. Je commence à avoir chaud. La foule autour de moi est moins dense. C’est un peu plus simple de doubler. Je suis visiblement l’escargot de quelques coureuses derrière moi. Je serre au maximum à gauche. Descente. Joie et repos des mollets.

9h17.  3ème km en vue. Ça tire. Pourquoi j’ai fait ça ? Pourquoi je cours au juste ?? Qu’est ce qui m’a pris !!

9h24. 4ème km dépassé. Je hais les faux plats. La foule est moins dense mais c’est bizarre, le paysage devient flou. Ma tête commence à tourner. L’hypo me guette. J’ai pas fait tout ça pour m’évanouir au 5ème km. J’ai soif. Pourquoi j’ai soif ? Pourquoi quand je cours d’habitude j’ai jamais soif et là, j’ai soif ? Pourquoi mon corps a voulu que je fasse pipi toute à l’heure et maintenant j’ai soif ? Tu pouvais pas garder l’eau imbécile ?? (Oui, on a le temps de beaucoup trop penser quand on court…)

9h32. Ravitaillement en vue. C’est le chaos, on ne sait pas où aller. Les verres volent. J’attends un verre d’eau et je chope une poignée de raisins.  Je tente de courir en buvant. Échec. Je me mets en marche rapide quand je capte qu’il y a une forêt de gobelet d’eau proche de la poubelle : c’est donc ça l’astuce : pas prendre les premiers gobelets. J’ai perdu du temps.  J’essaie de le rattraper. Je gobe ma poignée de raisins. Je manque de m’étouffer. Du suuuuucre. Mon corps est content.

9h34. Denfert Rochereau. Je tente de trouver mon chéri. Je le vois. Mon coeur, mon coeur. MON COEUR. Aucune réaction. Je décide de sortir de la course et de lui faire un bisou. Secondes perdues mais bisous quand même :)

9h35. 6ème km. Aller ma grande ! Ça tire. On attaque des boulevards en plein soleil. Il fait chaud. Très chaud.

9h37.  Mais POURQUOI ? Mon cerveau pense beaucoup trop. Je suis essoufflée. Je décide de marcher quelques mètres. J’ai à nouveau soif. Les raisins secs après l’eau c’était une mauvaise idée. J’ai la bouche pleine de sucre. J’ai soif.

9h42. Attaque de la descente du boulevard Saint Michel. Ça descend c’est cool. Je tente de faire de plus grandes enjambées mais mes jambes semblent bloquées sur ce mode de foulée. Tant pis. Derrière moi j’entends une nana qui dit “Elle le bouge son cul la grosse“. Au cas où elle parle de moi je serre à gauche pour la laisser passer (même si ça ne fait pas franchement plaisir). Une voix d’homme lui répond “Où ?”, “Ben là, a droite avec son truc gris”. 1). Ouf elle parle pas de moi ! 2) Coup d’œil à droite. C’est vrai qu’elle a un gros popotin la nana de droite mais elle court drôlement vite. Bravo !
Le temps de ma réflexion; le couple de commentateurs était déjà bien loin devant.

9h46. Ravitaillement. Youhooou.  De l’eauuuu !!
Je cours un peu plus loin pur attraper un verre d’eau, je cours en buvant et en manquant de m’étouffer, je m’en mets sur les chaussures, je balance le verre à moitié vide dans la poubelle en aspergeant des supporters au passage. Oups. Faut dire que c’est pas forcément l’endroit où se mettre !!

9h48. Il te reste 2km cocotte. Mes genoux tirent. Mes cuisses semblent tétanisées. Le public est de plus en plus présent pour nous soutenir ça fait plaisir.

9h50. Je n’ai plus de souffle, je n’arrive pas à doubler un escargot devant moi car nous sommes parquées dans une voie de bus. Je me mets à marcher sur le terre plein central.
Une coureuse me tape dans le dos en me disant “Allez courage on y est presque”. Sursaut de motivation. Je remets les jambes en route.

9h52. On arrive au moment où le 10 km se sépare du 15. Ça signifie bientôt arrivées ! Je crois voir le portique de fin. La libération est proche.

9h56. Fausse joie. Il s’agit juste des portiques qui séparent le 10 du 15. Il reste 500m.

9h58. On arrive au niveau de la gare. La dernière montée arrive. Je ne lâche rien même si mes genoux semblent vouloir me lâcher sur ces derniers mètres. La montée me scie les jambes. Impossible d’accélérer pour le sprint de fin. On est trop nombreuses et je n’ai plus d’énergie. Je fais au mieux pour maintenir le rythme. Chaque pas est une victoire.

10h01. Arrivée. Je continue de marcher tranquillement pour éviter de m’effondrer. Je l’ai fait. JE L’AI FAIT. Médaille en main, je me dirige vers les ravitaillements.

We Run Paris 2015 NikeCrédit photo : Nike

Bilan de cette course : Plutôt fière d’avoir réussie à courir aussi loin alors qu’il faisait chaud. L’organisation n’était pas la meilleure qu’il soit mais je ne peux pas comparer car c’est la première course que je fais. Nous étions trop nombreuses au départ ce qui empêchait de courir à son rythme optimal. Les ravitaillements auraient pu être plus espacés pour permettre à toutes les filles que nous étions d’avoir de l’eau sans attendre.

En tout cas, cela me donne un temps à battre pour la prochaine course : 1:00:18.
Au moins 19 secondes de moins, ça semble faisable !!

Sauf qu’aux dernières nouvelles, mon genou gauche semble être victime du syndrome de l’essuie-glace…
Alors on va y aller molo !

We Run Paris 2015 - GourmandIsRunning

Et vous, quel est votre prochain défi sportif ?

10 réflexions au sujet de “We Run Paris 2015 (Nike Woman) – Compte-rendu”

  1. T’es trop forte pour une première course :-) je me retrouve totalement dans tout ça, j’ai fait mon premier 10 km y’a 15 jours, bon 1 h 14 pour moi et 30° à 9 h du mat pour cette course avec un seul ravitaillement (je rêvais d’eau pendant 5 km !!) et 3 km à traverser des champs d’herbe ou plutôt de terre car ceux du semi marathon sont passés juste avant moi (500 personnes en fait …). En tout cas c’est génial faut continuer !!

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    • Tu as du mérite aussi car nous il ne devait faire que 25 et nous n’étions pas exposées plus de 1km en plein soleil.. mais 12000 filles qui veulent l’ombre des arbres c’est compliqué :P
      Oui on doit persévérer :) si mon genou le veut bien ^^
      Ça donne envie d’investir dans un back-pack pour y avoir son eau :D

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  2. C’est sur pour les 1.200 !!! Pour l’eau j’ai trouvé chez Décath 2 petits bidons de 25 cl qui se clipsent sur une ceinture, je m’en étais acheté une pour porter le dossard. Ca a l’air pratique et moins lourd qu’un gros bidon ou le sac à dos

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  3. bravo pour ton exploit, la prochaine fois si tu veux la faire à moto prends une récente, car + de 15 ans interdit, allez bisous bonne journée profite du soleil pour te prélasser

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  4. Hello!!

    J’ai fais la course également et dans un temps similaire au tient avec quelques secondes en plus (on va dire que j’ai perdu du temps à cause des filles qui n’avançaient pas :D)

    J’aime bien ta description, j’ai vraiment l’impression de revivre ma course (sans le tordage de cheville), mais les raisins au km 5, le “mais y avait d’autres gobelets plus tard”,… Et même le porteur de sac qui, par contre, m’attendait à l’arriver!

    L’année prochaine je tente le 15 (bon chéri essaye de me motiver pour faire les 20 km de Paris en octobre… j’ai un doute :p).

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    • Bravo pour ta course !! :)
      Je tente les 15 aussi l’année prochaine (et pour les 20, on attendra Septembre 2016) – J’ai le genou qui merde donc je ne peux pas reprendre l’entrainement correctement mais je préfère y aller vraiment doucement pour améliorer mon souffle et faire 10 tranquilou :-)
      Le porteur de sac dans toutes ses filles, c’était pas forcément l’idée du siècle non plus :P :P

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  5. Bravo ! Pour une première course, je trouve que tu as fait un super temps ! Je cours depuis longtemps, et mon “record” sur 10 km est 58 mn… J’ai beaucoup d’endurance par contre, je peux courir 4h s’il le faut, mais depuis quelques semaines j’ai entrepris des entraînements de vitesse et une perte de poids, donc maintenant je vois déjà les résultats, je vais plus vite sur mes parcours habituels ;)

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  6. Je n’avais pas lu ce récit-là auparavant alors un grand bravo tardif ! Encore une fois, ça m’avait l’air compliqué de courir au milieu de tout ce monde, argh.
    Mais tu as fait un super temps (en tout cas à mes yeux, ça l’est :)).

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